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Wonder Aspie Woman !
5 février 2015

"Tu aimes la faire hurler !" : chronique d'une mauvaise mère

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J’ai déjà évoqué, à plusieurs reprises sur ce blog, mon « statut » de Maman. J’ai cependant encore peu parlé de ma fille. A., ma chouquette au sucre (oui, je sais, c’est un surnom totalement ridicule…), est née au cours de l’été 2011. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle était désirée (si, si, je préfère rassurer les éventuels psychanalystes qui liront l’article…). Lorsqu’elle est arrivée, après plus de deux ans d’attente, de parcours PMA et 9 mois d’une grossesse très compliquée, nous étions fous de joie. Les premiers mois d’A. n’ont pas été faciles. Des pleurs jusqu’à 8 heures d’affilée, un important reflux gastro-œsophagien, etc. A l’époque déjà, je me demandais si je n’étais pas une « mauvaise mère ». Si ma fille hurlait autant, c’est sûrement que je devais mal m’y prendre avec elle… D’ailleurs, c’est ce que tout le monde semblait penser autour de moi. Logique, parce qu’en France, tradition psychanalytique oblige, tout est toujours de la faute des mères. Elles sont toujours trop distantes, ou trop fusionnelles, pas assez ceci ou trop cela. La mère est quasi systématiquement tenue comme principale responsable de l’état de mal-être de son enfant. Du coup, elle culpabilise, et culpabilise de culpabiliser parce qu’elle a peur que son enfant le ressente, ce qui la fait culpabiliser encore plus, etc.
Face aux hurlements de mon bébé, l’entourage et les professionnels n’ont à l’époque pas recherché la cause dans une éventuelle pathologie ou trouble neuro-développemental. Non, ce sont mes qualités de mère qui ont été d’emblée remises en question.  Florilège de remarques entendues (famille et professionnels confondus) : « Pourquoi n’avez-vous pas poursuivi l’allaitement ? C’est pour ça qu’elle n’a pas de lien avec vous ! », « Pourquoi vous ne faites pas de peau à peau ? (Bah, parce qu’elle me repoussait systématiquement de toutes ses forces quand j’essayais…) », « elle n’est pas assez dans les bras, tu n’es pas assez affectueuse », « elle est trop dans les bras, du coup elle est capricieuse », « il faut la faire manger, elle doit absolument prendre du poids », « pourquoi tu la forces à manger, tu la tortures, là », « bah, pourquoi tu te mets dans cet état ? Elle sent ton énervement, là, forcément qu’elle est mal cette pauvre petite, c’est toi qui la stresse… ». Et j’en passe…
En grandissant, A. est devenue un bébé attachant, espiègle, mais particulièrement atypique et difficile à gérer au quotidien. Elle babillait, rigolait, s’amusait, mais montrait un caractère extrêmement rigide, une intolérance totale à la frustration, un comportement hyperactif, beaucoup d’agitation, une hypertonicité musculaire, des problèmes de motricité… Elle se mettait souvent en danger, fonçait sans faire attention à son environnement ni aux autres, se déplaçait en permanence de manière maladroite et sur la pointe des pieds. A la crèche, on l’appelait « la tornade ». Petit à petit, sont également apparues des hypersensibilités (lumière, chaleur, odeurs). Puis des « crises » de pleurs, de hurlements, d’une intensité et d’une durée grandissante, allant parfois jusqu’à des auto-mutilations. Je me doutais bien que quelque chose « clochait », mais quoi ? A l’époque, je n’étais moi-même pas encore diagnostiquée Asperger et ne connaissait pas grand-chose à l’autisme. Et puis, on m’avait toujours dit/fait croire que les autistes étaient déficients intellectuels sévères. Or ma fille, dès son plus jeune âge, a fait preuve de compétences assez impressionnantes. A un an, elle s’amusait à démonter et remonter des stylos, excellait dans les jeux de forme/logique, faisait déjà preuve d’une mémoire phénoménale et de capacités de concentration hallucinantes quand quelque chose la passionnait. Très tôt, elle a commencé à parler, avec un vocabulaire très développé.
Janvier 2013, ma fille a 18 mois. Je reçois mon diagnostic de syndrome d’Asperger. Je comprends enfin beaucoup de choses sur moi, mon enfance, mon adolescence, mon parcours, mes « bizarreries », mes pics de compétence… A partir de ce moment, beaucoup de comportements de ma fille commencent à faire écho en moi. Je m’interroge. Et si je lui avais « transmis » l’autisme ? Mes suspicions grandissent à mesure que les particularités d’A. s’affirment. Eté 2013, A. fête ses deux ans. Les comportements-problèmes s’intensifient. Nos devons nous battre pour la faire manger, chaque repas est un combat. A côté de cela, nous subissons des crises de hurlements impressionnantes, que nous ne parvenons pas à expliquer.  A. n’a pas vraiment de jeu imaginatif, elle aligne, classe. Je tente de tirer la sonnette d’alarme. Pour moi, le comportement d’A. n’est pas « normal ». Il faut consulter, et vite. Je me heurte alors à mon entourage. Mon mari minimise la situation sans s’en rendre compte (« c’est normal à son âge, c’est la crise des 2-3 ans, etc »), les autres ne trouvent pas mieux que de tout me coller sur le dos. Dans mon entourage, tout le monde y va de son explication sur le comportement de ma fille. Chacun se pose en expert de l’éducation, et, plutôt que de m’écouter et m’épauler, préfère me juger et me couvrir de reproches, le plus souvent infondés : « t’as qu’à être plus patiente ! » (j’ai pourtant l’impression de déployer des trésors de patience face à cette situation…), « tu es trop sévère/trop exigeante/trop tout, tu la rends malade » (oui, j’essaie d’imposer des règles, je ne cède pas tout à ma fille sous prétexte qu’elle ne supporte aucune frustration…), « c’est toi qui la fait crier » (oui, j’adore ça, j’en redemande, et en tant que mère, j’aime voir ma fille malheureuse !). Je reçois sans arrêt des messages sur le ton du « moi j’dis ça, j’dis rien », des liens vers des articles sur le burn-out maternel, les parents en crise, etc. En gros, pour mon entourage, le problème vient forcément de moi, ma fille n’a rien, et si elle se comporte ainsi, c’est nécessairement que j’ai provoqué ce comportement, parce que je suis une mauvaise mère, je ne sais pas gérer et qu’en plus j’ai le désir, conscient ou inconscient, de lui faire du mal. Arrive un moment où je n’ose plus rien dire, rien faire. J’ai l’impression d’être en observation en permanence. Comme une employée en période d’essai. Comme si du jour au lendemain, on pouvait me virer de mon job de maman pour incompétence. Le pire, ce sont mes parents. Pendant des mois, je subis leurs reproches perpétuels sans rien dire, je souffre en silence. De leur point de vue, ce sont « des conseils », « leur avis », en réalité, des jugements terriblement blessants. J’ai beau essayer de leur expliquer en quoi le comportement d’A. est « anormal », leur faire comprendre à quel point c’est difficile au quotidien, que oui je ne suis pas parfaite, que oui je ne suis pas toujours la patience incarnée, rien n’y fait. Plutôt que de m’écouter et m’épauler, ils me descendent à petit feu. Leur argument massue : « chez nous, tout se passe très bien ». Lorsque je leur annonce que nous consultons des spécialistes pour A., j’ai, pour toute réponse : « pourquoi tu lui fais subir ça ? », sous-entendu « pourquoi tu consultes pour elle alors que c’est toi qui a besoin d’une thérapie ? ».Un jour, après une après-midi passée avec A. et ses grands-parents, A., qui a vraisemblablement subi un trop plein de stimulations (salon de thé plus galerie commerciale), entre dans une crise particulièrement violente. J’essaie de gérer la situation comme je peux, je me sens démunie. Je maintiens ma fille pour l’empêcher de se cogner la tête au sol et au mur. Ma mère me suit de pièces en pièces, me « gratifiant » de reproches, finissant par asséner : « tu aimes la faire hurler !». A., malgré son état, ne perd pas une miette des propos de sa grand-mère. Pendant 15 jours ensuite, elle refusera que je la touche et passera son temps à répéter « maman est méchante ». J’ai le cœur brisé.
Un autre jour, après quelques heures passées en famille, arrive l’heure du repas. Comme d’habitude, A. s’oppose, pleure, refuse de manger. Mon mari et moi essayons de gérer la crise qui débute. Mes parents s’assoient alors en face de nous et commentent, à voix haute, notre attitude : « là, franchement, c’est grave hein » (parce que mon mari haussait la voix), « si c’était moi », « oh la la ce n’est pas possible » (parce qu’on avait mis un timer), « la pauvre » et j’en passe. La crise empire et mes parents continuent leurs critiques acerbes, devant ma fille, au lieu de se retirer et de nous laisser gérer la situation.
Ce type de scène se reproduira bien entendu de nombreuses fois. La plupart du temps, je ne dis rien, parfois j’éclate, et là, ils font semblant de ne pas comprendre.
Septembre. A.fait sa première rentrée à l’école. En classe, ça se passe plutôt bien, elle compense, prend sur elle. Mais une fois à la maison, parfois même dès la porte de l'école franchie, elle craque. Les crises s’intensifient encore, deviennent plus fréquentes. A. est épuisée. « Maman, l’école, c’est trop long, y’a trop de bruit ». Elle se ronge les ongles et s’arrache les lèvres jusqu’au sang, se colle les mains contre les oreilles, se retrouve couverte d’eczéma… Heureusement, en octobre, nous rencontrons une professionnelle compétente qui, après des mois de doutes et de consultations infructueuses auprès d’un pédopsy, engage enfin un processus diagnostique. En quelques semaines, nous sommes fixés. A. est autiste typique de haut niveau. L’annonce est certes un choc (j’ai conscience d’avoir « transmis l’autisme » à ma fille et la souffrance qui va avec) mais aussi un soulagement : enfin, elle va être prise en charge, enfin, on ne nous accusera plus d’être de mauvais parents, d’inventer des troubles inexistants à notre fille pour justifier notre incompétence ! Quelle naïveté de ma part sur ce second point…
Au cours des vacances d’octobre, ma fille passe un WE chez ses grands-parents. Le jour de son retour, alors que nous sommes à table, elle nous sort, tout à coup :  « papy  a dit qu’il ne fallait pas écouter papa » puis : « si papa et maman font quelque chose à A., papy et mamy ont dit qu’il fallait leur dire ». Sur le moment, nous trouvons ces remarques bizarres mais décidons de ne pas y accorder trop d’importance. J’aurais dû me méfier…
Suite au diagnostic d’A., je décide de convier mes parents à un rendez-vous avec la psychologue d’A., afin qu’un professionnel objectif leur expose les choses et qu’ils puissent poser leurs questions. Ils rechignent à venir, je finis par les convaincre. D’emblée, ils se montrent agressifs envers la psychologue. Si elle a diagnostiqué leur petite fille autiste, c’est forcément qu’elle est incompétente (peu importent ses 25 ans d’expérience dans le domaine…) ! Eux  savent comment doit être un enfant de 3 ans, et A. est tout à fait conforme ! Par contre, en ce qui me concerne… Et là, le coup de poignard. Ma propre mère m'accuse, devant la psychologue, de maltraitance sur ma fille. J’ai l’impression de tomber dans le vide, je suis sous le choc. J’entends des propos atroces du type « depuis qu’A. est tout bébé, nous avons assisté à des scènes de violence ». Pendant près de 30 minutes, je subis un déferlement de mensonges haineux. Je ne parviens même pas à réagir tellement je tremble de tout mon corps. J’oscille entre pleurs et crise de panique. La psychologue perçoit mon état et tente de réorienter la discussion. Rien n’y fait. Je me décompose. La psychologue vient alors à mon secours en précisant : « vous savez, votre fille n’est pas responsable de l’autisme de votre petite-fille… ». A ce moment, mon père, furieux, se lève, signe rapidement un chèque, et entraîne ma mère vers la sortie. Pas un regard vers moi. Je me lève à mon tour, la psychologue me retient. Elle tentera, pendant près de 30 minutes, de me calmer. Malgré tout, je sors dans un état lamentable. Je ne me suis toujours pas remise du choc. Depuis ce jour, je n’ai pas revu mes parents, ils n’ont pas revu ma fille, je ne souhaite pas qu’ils la dressent contre moi, comme ils ont déjà tenté de le faire. Bien évidemment, ils me reprochent la situation. Des semaines de chantage affectif. Facile, ils ont des soucis de santé, donc ce sont nécessairement eux, les victimes. D’ailleurs, ils ont réussi à en persuader ma grand-mère. Après avoir fait semblant de me soutenir, cette dernière m’a envoyé une lettre haineuse m’accusant d’avoir « le mal » en moi, d’être l’incarnation de la méchanceté face à de si gentils et tendres parents, de déchirer une famille.
Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être sous le coup d’une triple peine : mon autisme, celui de ma fille, et la condamnation de ma famille. Je suis sans doute une « mauvaise mère » mais je me bats chaque jour pour ma fille et continuerai de le faire, avec l'aide de son papa.
Vous devez vous demander ce qui m’a poussée à écrire cet article. En voici la raison :
Je constate chaque jour que de nombreuses mères d’enfants autistes sont injustement jugées responsables de l’état de leur enfant. Certaines se retrouvent même privées de cet enfant, suite à des signalements abusifs de la part de familles ou de professionnels. Alors, afin de poser clairement les choses, je me permets de les "crier" : NON, L’AUTISME N’EST PAS PROVOQUE PAR DE MAUVAIS COMPORTEMENTS DE LA MERE, IL S’AGIT D’UN TROUBLE NEURO-DEVELOPPEMENTAL, NON D’UNE PSYCHOSE PROVOQUEE PAR UN TRAUMATISME !
Arrêtons de culpabiliser les mères à tout bout de champ. Dans la plupart des cas, une maman (tout comme un papa !) se sent juste impuissante face à l’autisme de son enfant. Cette maman n’est pas parfaite, elle fait ce qu’elle peut, comme n’importe quelle maman, et sans doute bien plus encore. Cette maman aime son enfant, ni « trop », ni « pas assez », elle n’est ni « trop fusionnelle », ni « trop froide », ni incompétente, elle est, tout simplement, modestement, le plus souvent sous les regards accusateurs ou méprisants des gens. Ce ne sont pas vos reproches qui la rendront « meilleure mère », mais votre soutien, votre respect, votre compréhension !
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Commentaires
C
Franchement , vos parents sont vraiment stupides de continuer à réagir ainsi après votre diagnostic. J'ai vous ai entendu , pendant la conférence de Rennes , en train de raconter leur réaction devant la psy qui vous a diagnostiqué asperger ainsi que votre fille et cela m'a choqué. <br /> <br /> <br /> <br /> Ma mère a exactement vécu la même chose quand j'étais petite. Une psy lui disait carrément : "Mais vous voyez bien qu'elle ne vous aime pas!" Heureusement que ma mère avait tenu bon avec son côté homme manqué ( garçon manqué , c'est pour les enfants ) et qu'avec mon père , on était allé voir un autre médecin qui m'a diagnostiqué correctement. Mon frère aîné , environ de 10 ans de différence entre nous , supportait mes crises avec une certaine patience.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est un déni parentale que vous subissez et il est destructeur pour les Apsies qui ont besoin d'aide de la part de leur proches. <br /> <br /> <br /> <br /> Bravo pour votre courage de témoigner l'enfer que vos parents vous font vivre. Je vous souhaite de malgré tout de former une belle famille avec votre mari et votre petite fille. Car l'amour est plus fort que tout!<br /> <br /> Caroline
L
Je suis consternée par ce que je lis. Je t'ai entendu en parler brièvement lors de la conférence à Rennes mais n'avais pas idée de la portée de l'attitude de tes parents. <br /> <br /> <br /> <br /> En tant qu' Aspie ET féministe je te soutient de tout mon cœur. "La faute à maman", il faudrait commencer à le dépasser. Je m'intéresse à la psychanalyse et constate avec effroi qu'il y a bien du charlatanisme dans la pensée collective au sujet des mères. Winnicott disait que les mères n'étaient jamais parfaites mais TOUJOURS "suffisamment bonnes" pour accompagner leurs enfants, car elles font toujours de leur mieux, peu importe le jugement des gens extérieurs. Parole de psychanalyste. <br /> <br /> <br /> <br /> En te lisant j'ai l'impression d'entendre ma mère parler de ma petite enfance, d'à quel point elle était démunie face à mes comportements, mes crises. Elle aussi a beaucoup culpabilisé, et j'en veut à tous ces psys qui n'ont rien fait pour nous aider toutes les deux. <br /> <br /> <br /> <br /> Je te souhaite beaucoup de courage pour traverser la maternité dans cette société sexiste et validiste. Je constate à travers ton blog que tu n'en manques pas et voir des femmes aspies aussi déterminée que tu l'es me donne de l'espoir.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ton témoignage!
A
Bonjour WonderAspieMaman et bravo pour avoir eu le courage d'écrire ce post.<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous suis depuis longtemps car nous avons un parcours semblable: après la naissance de ma fille au printemps 2011 et des mois de bébé hurlant ( malade, allergies et RGO), j'ai commencé à me poser des questions sur mon comportement qui montraient de nombreux signes autistiques. Au mois d'octobre 2014, j'ai été diagnostiquée Aspie. Aujourd'hui, ma fille est sur le point d'avoir 4 ans. Elle se comporte aussi très bien chez ses grands parents et j'entends aussi dire " non mais elle n'est pas autiste, c'est sûr! " et le soir en rentrant, c'est crises de larmes, refus de manger et une longue heure pour la mettre au lit. En ce moment, elle fait encore beaucoup de colère et c'est difficile à gérer au quotidien. Elle est vue comme une petite fille impertinente, capricieuse qui a besoin d'autorité ou qui en a trop selon l'interlocuteur. Je pense seulement que ses crises sont dues à de la surstimulation. On me dit que je me transpose sur elle. On me dit: ce n'est pas parce que tu es autiste que tu dois transposer tes sentiments sur les siens. Mais je suis une mère et je lis en elle comme dans un livre, je le sais, c'est tout. <br /> <br /> <br /> <br /> Je crois que le plus dur pour nous, mères Aspie, c'est de devoir gérer nos propres difficultés liées à l'autisme et en plus de cela, devoir nous surpasser pour prendre soin de notre petite. A cela s'ajoute la lutte pour répeter, éduquer, sensibiliser l'entourage à l'autisme souvent invisible chez nous, et donc difficile à croire. Les gens ne s'imaginent pas une seule seconde les montagnes d'effort que l'ont fait pour être mère, compagne, soi-même. Que c'est dur de lutter de façon invisible pour fonctionner sans craquer, tout en étant responsable. <br /> <br /> <br /> <br /> Je ne te connais pas mais je te dis : tiens bon. Je suis sûre, à te lire, à t'entendre ( vidéo conférence à Nantes) que tu es une bonne mère, responsable, qui se donne à fond et culpabilise de ne pas être davantage disponible pour les autres.<br /> <br /> <br /> <br /> Je crois que nous, les mamans Aspie d'enfant autiste ( ou pas) sommes des montagnes de courage, de compassion, de respect, de compréhension mais personne ne nous le dit jamais. <br /> <br /> <br /> <br /> Je vais finir par cette remarque que m'a faite le psychiatre du CRA lorsque je lui ai dit que je pensais que ma fille était aussi Aspie et que je lui ai demandé si je devais entamer les démarches pour le diagnostic. Il m'a dit : " si pour le moment, il n'y a pas à l'école de comportements problématiques alors on ne va pas vers le diagnostic même s' il y a une forte suspicion. Et puis, n'a t elle pas à la maison le meilleur entourage possible avec vous, sa mère qui connait tout sur le syndrôme d'Asperger et surtout de l'intérieur? Et aussi avec un papa neurotypique qui peut apporter un autre point de vue et du soutien?".<br /> <br /> <br /> <br /> Je te souhaite beaucoup de courage. Ne perds pas confiance en toi.
M
Merci pour ce témoignage, ce cri. J'ai partagé sur ma page Facebook car je suis aterrée par le nombre de parents qui subissent comme vous l'ignorance et les idées fausses pour leur parentalité avec des enfants "différents". Mes enfants HP sont hypersensibles, et rien que ça (et c'est du "pipi de chat" je me rends bien compte), ce n'est pas facile à gérer... Notamment quand on l'est soi-même. Mais pour d'autres, c'est moi qui ne les rends pas mâtures. Première discussion avec l'enseignante de CP qui stigmatisait devant la classe entière les pleurs de "bébé" de ma fille. Comment lui expliquer que notre fille qui questionne l'égalité des sexes jusqu'à travers l'orthographe depuis ses 5 ans, les limites de la démocratie et des libertés individuelles depuis ce moment là aussi, n'est pas un bébé. Non, elle prend tout à coeur, à fond, sur ses petites épaules, et qu'elle se sent aussi responsable que nous, adultes. Voilà, il faut seulement essayer d'imaginer que certains enfants ne sont pas<br /> <br /> si "faciles" que les autres. Ils ne le seront jamais. Ils n'auraient pas pu l'être. Je vous admire d'avoir tenu, et vous remercie de parler à voix haute.
C
Personne n'a encore fait de commentaire et pourtant votre récit vos le détour.<br /> <br /> <br /> <br /> Vous videz votre et grand bien vous en fasse. <br /> <br /> Vous n'êtes pas responsable de la bêtise de vos parents, c'est eux qui sont obtus et mesquins et je suis désolé de dire ça de votre famille. Le problème est qu'en tant que personne atteinte du syndrome d'Asperger vous êtes beaucoup plus sensible et vous avez aussi une moins grande capacité de résilience qu'un individu lambda. Cela vous envahis. (moi aussi je peux jouer au psychologue ^_^)<br /> <br /> <br /> <br /> Ce sont vos parents qui devraient avoir honte d'être aussi retors et culpabilisants. <br /> <br /> <br /> <br /> Au fait je peux mettre un lien vers votre précédent article sur la page facebook de -AUTISME- ?
Wonder Aspie Woman !
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